Le Songe d’une nuit d’été, Shakespeare

Het Publiekstheater, 1973. Mise en scène: Hans Croiset. Conception visuelle: Niels Hamel

Puck et les jeunes amoureux devaient rouler et culbuter à travers les bois, pension nous. Alors, comment le sol pouvait-il rouler? Je le savais déjà : toute la scène devait être constituée de balles, petites et grandes! Un environnement merveilleux de balles noires et blanches qui ne laisse aucune place à la sécurité ou à la certitude.

J’ai pensé à Raimondo Soto, l’artiste sud-américain qui a expérimenté avec l’Op Art. Il tendait des cordes devant une surface peinte en gris, et lorsqu’on la regardait, l’image entière se mettait à vibrer avec un effet presque stroboscopique, comme lorsqu’une lumière vive s’allume et s’éteint rapidement. Puis, soudainement, je l’ai eu!

Sur le haut du théâtre, où sont traditionnellement accrochés les fonds et les frises, je laissais pendre des milliers de fils de coton blanc à quelques centimètres d’intervalle. En accrochant quatre ou cinq de ces « murs de fils » à environ un mètre de distance, je créais une « forêt » à travers laquelle les amoureux pouvaient se déplacer avec un effet stroboscopique magique.