Selon ses propres mots, Tchekhov écrivait des comédies. Il les appelait même des farces. Ses pièces montrent comment « les tentatives des gens pour donner un sens à la vie » échouent sans cesse. Ces tentatives sont souvent risibles et donnent lieu à des scènes clownesques. Notre objectif était donc de rendre le spectacle aussi léger que possible, contrairement à de nombreuses productions précédentes dans lesquelles l’accent était mis sur le côté tragique.

J’ai fait construire un grand espace entièrement blanc qui n’a rien à voir avec les pièces Biedermeier d’antan. Même le sol était blanc et les projecteurs étaient clairement visibles dans cet énorme espace qui, à première vue, semblait plus adapté à un ballet qu’à une production théâtrale. Erik dirigeait ses joueurs selon des schémas de mouvements soigneusement choisis. En guise de clin d’œil à ces vieux décors, j’ai installé une multitude de chaises, toutes recouvertes de housses blanches et qui, dans diverses configurations, dominent la scène.

Pourtant, cette approche épurée demandait un ajout afin de créer, si nécessaire, une certaine atmosphère. J’ai donc décidé d’appliquer des dégradés en noir et blanc sur les murs, allant d’un gris foncé profond à un gris clair, afin que l’effet puisse apparaître et disparaître à volonté en fonction de l’éclairage.