« Un navire de la terreur noirci naviguant dans une mer de sang. » « Clytemnestre attend Agamemnon comme une araignée dans sa toile de fils collants. » Le monde qui m’est apparu à cause des mots d’Erik était un monde de demi-dieux qui se battent et s’entretuent. Dès ce premier jour, j’ai senti que ce drame ne devait pas se situer dans un monde blanc et serein, mais dans le noir et le rouge des passions les plus profondes. Agamemnon, couvert du sang de ses meurtres, tombera à son tour sous les mains ensanglantées de Clytemnestre lorsqu’il reviendra et grimpera au palais.

Comment ? Par un escalier, bien sûr. Toutes les tragédies Grecques ont des escaliers ! Mais ça n’allait pas être un escalier ordinaire. Certainement pas une majestueuse Grecque, mais plutôt quelque chose comme une échelle de corde que l’on utilise pour grimper dans une grotte. Je savais soudain quoi faire de cet espace. Si je pouvais faire en sorte que la scène soit inclinée par rapport à la galerie du public, je pourrais créer un espace plusieurs fois plus grand que notre plancher de scène de cinq mètres de profondeur !